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Nos lectures de février 2018

Geneviève : « T’en souviens-tu ,mon Anaïs ? » de Michel Bussi. Quatre nouvelles. De retour à Veules les Roses, en Normandie, une jeune femme s’installe dans l’ancienne maison de la maîtresse de Victor Hugo où elle découvre des écrits, témoins d’une épopée sentimentale originale. Un couple loue pendant quelques jours dans un château, ne rencontrant que le propriétaire alors que c’est sa femme qui avait été la seule interlocutrice ; des signes inquiétants font craindre le pire…..

Chantal J. « Jusqu’à la bête »  de Thimothée Demeillers. Un jeune, content d’avoir trouvé un emploi, va connaître l’enfer du travail à la chaîne dans un abattoir. Description de l’abattage, de l’abrutissement à tailler dans les carcasses, dans le froid, dans une ambiance machiste et de blagues salaces. Il tombe amoureux d’une étudiante, Laetitia, qui s’éloignera et disparaîtra. Il commettra l’irréparable. Description d’une destruction intérieure. Enthousiaste, Chantal nous décrit aussi son engouement à la lecture de « Monsieur est mort » de Karine Silla présenté la dernière fois. Un éloge.

Daniel : « Par le vent pleuré » de Dan Rausch. Petite ville des E.U. en 1970. Leur père décédé accidentellement pendant leur petite enfance deux frères sont sous le joug du grand-père qui les a recueillis. Chirurgien et propriétaire d’une clinique, cet homme autoritaire et rigide les emploie et les forme. Les garçons seront fascinés par Lila, fille « facile », droguée et alcoolique. Elle « sort » avec l’aîné mais aura de l’intimité avec les deux. Quarante ans plus tard, la plage « rend » les ossements de Lila. Début du suspens. Belle écriture qui nous tient en haleine.

Jacques : « Chantiers » de Marie-Hélène Lafon. L’auteur est fille de paysans et agrégée de lettres. Elle travaillera sur les disparités sociales. Auteur singulière, elle a une expérience sensuelle et raisonnée de la langue. Avec beaucoup de labeur de recherche dans son écriture, elle « creuse » à partir de son enfance et « décortique » la grammaire. Ce livre est à lire quand on a envie d’écrire. Elle y aborde les thèmes de ses écrits (faits divers, viols, incestes, crimes, « nous, au village, on a de gentils assassinats »…) et déconstruit l’écriture d’un roman. Sur le même sujet, lire de Marguerite Duras « Ecrire », où elle explique le pourquoi et le comment de son besoin d’écrire.

Roger : « Charly 9 » de Jean Teulé. A 22 ans, Charles IX, homme bon mais faible, décide du massacre de la Saint Bartélémy sous la pression de la cour et, surtout, de sa mère Catherine de Médicis.            Il survivra une année seulement à ce carnage qui le hantera et lui fera perdre la raison. Récit des errements de ce piètre monarque avec ses décisions inconséquentes et des anecdotes truculentes décrites par un Jean Teulé toujours en verve.

Elise : « Cœur trouvé aux objets perdus » de Francine Ruel. Dylan est issue d’une famille originale qu’elle aime quoique trop bruyante pour elle, grande lectrice. Lambert, orphelin à 4 ans de sa mère, son père étant inconnu, grandira de famille en famille. Il rencontre, à la piscine, un homme qui deviendra son « paternel » de substitution. A 30 ans, Dylan et Lambert font connaissance, dans le métro. Ils se découvrent, ils discutent. Cocasserie : elle est née sur une autoroute et lui dans une cuvette de W.C. ! Début de leur relation.

Chantal D. : « Les loyautés » de Delphine de Vigan. Hélène professeur jadis violentée a, de ce fait, une sensibilité particulière pour déceler, éventuellement, chez ses élèves la fragilité psychologique. Elle observera Théo. Il est le « tampon » entre son père, abandonnique avec un grand laisser-aller, et sa mère, aigri et se sentant rejetée. Théo va entraîner Mathis, lui-même de famille problématique, dans la consommation d’alcool, pour chercher l’oubli ensemble. Belle description de la détresse de ces garçons, se cachant réciproquement leurs situations familiales. Hélène va comprendre les tourments des élèves, leur mutisme. Elle ira assez loin dans ses investigations se mettant en porte à faux par rapport aux limites déontologiques. Très bien écrit et finement analysé.

Marie-Madeleine : « Entre ciel et terre », « La tristesse des anges » et « Le cœur de l’homme ». trilogie de Jon Kalman Stefansson. L’Islande au 19°siècle. C’est la vie du « gamin », ainsi nommé tout au long du récit. Un périple, à partir de ses dix ans, à la pêche à la morue avec l’extrême dureté des éléments, pluie, neige, froid, et le drame en mer. Initiation du « gamin » orphelin avec, notamment une scène de blizzard. Il retournera au village où apparaît une femme qui a fait partie de son histoire. La poésie est au cœur de ces romans. L’écriture, très dense, nous immerge dans cette ambiance particulière.

Françoise a eu un « coup de cœur » pour « Vincent qu’on assassine » de Marianne Jaeglé, présenté précédemment. Ce roman l’a enchantée. Van Gogh était tellement différent de son entourage qu’il en a eu beaucoup de souffrance. La thèse de son suicide y est contredite.

Madeleine : « Nos richesses » de Kaouten Adimi. Edmond Charlot, fils de colons, ouvre, en 1935, une petite librairie à Alger. Il y crée un espace culturel, sera éditeur (Albert Camus). Ce roman décline l’histoire de ce lieu jusqu’à la Grande Histoire, avec la guerre  de 39/45 et après la guerre d’Algérie.
Cette librairie existe encore et est une annexe de la Médiathèque. C’est la vraie histoire. L’intervention romanesque de l’auteur commence à l’arrivée d’un homme jeune, chargé de vider les lieux pour les repeindre et les destiner à une autre occupation. Ce personnage, qui ne lit pas, sera confronté à un environnement désapprobateur car tout le voisinage n’imagine pas la disparition de cet endroit emblématique.     

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